LA LIAISON PAULERIE

PLACE DU SYSTEME DE LA PAULERIE DANS L'ENSEMBLE DES CAVITES DU VIDOURLE SOUTERRAIN


La liaison Paulerie s'inscrit dans un ensemble célèbre de cavités représentant une série de tronçons considérés traditionnellement comme jalonnant la galerie principale du Vidourle Souterrain.

1- Aven-évent des Cambous; 3 - 4 - Boulidou de la Roquette; 5 - grotte de la Campano; 8 - Event N°1 de la Roquette; 9- Event N°2 de la Roquette; 10-11: - Percée aven Volpellière (10)- Grotte de la Roquette (11);

A. L'aven-évent des Cambous

La principale est l'Aven-évent des Cambous (Saint Hippolyte 724.42-185.66-148m) décrit en détail dans notre bulletin N°9.

Cette cavité s'ouvre par un vaste entonnoir de 20m de diamètre. cet entonnoir relié par un petit thalweg temporaire au lit aérien du Vidourle bèe au bord N de la route desservant le hameau des Cambous, au pied d'une vigne. La situation géologique de cette entrée n'est pas fortuite. Comme le remarque A. Bonnet (7), nous sommes au sommet du Portlandien trés karstifiable. Immédiatement au dessus on trouve le Berriasien qui l'est beaucoup moins. Les galeries karstiques sont donc sous la dalle berriasienne semi-imperméable et deviennent accessibles de la surface lorsque celle-ci s'interromp. Le cas est assez fréquent dans tout ce bassin entre Pompignan, Saint Hippolyte, Ganges et Sauve. Par exemple le Rieutord souterrain entre le Trou Fumant et les Sourcettes passe aussi sous le Berriasien qui présente quelques effondrements (aven du Pin, etc...). Au fond de cet entonnoir (-6,5) une bouche elliptique encombrée de galets donne sur une courte galerie débouchant par deux puits verticaux de 8m dans une galerie qui est un lit temporaire du Vidourle souterrain, se prolongeant en amont et en aval.

L'amont (que nous n'avons que partiellement revu et topographié) a été exploré par R. de Joly (10, 11, 12, 13) qui lui consacre plusieurs pages de ses souvenirs (8). En compagnie de son coéquipier Emile Dujardin-Weber cet explorateur traversa quatre laisses importantes dont le "Lac des Troglocharis" (où ils découvrirent l'espèce Troglocharis Schmidti subsp. inermis décrit par L. Fage) et s'arrêta aprés 500m sur une fissure d'où provenait le courant d'eau (6 Septembre 1934; 2 Septembre 1936; 26-28 Août 1937; 27-7 et 11-8 1938). Il décrit le parcours dans les parties terminales de cette galerie comme l'un des plus difficiles qu'il ait rencontré dans sa carrière.

L'aval est une exploration des Cigalois en Mai et Juin 1943 (6,7,1). A 26m du carrefour (-15,5) on trouve le passage exigu forcé par Cabanes et Alméras. Il débute par des étroitures qui expliquent la mise en charge de l'amont lors des crues (bien visible en hiver). Sur 400m les passages étroits au sol de sable et de galets se succèdent. Ensuite les dimensions s'accroissent et on parvient à une salle carrefour à 510m et -28 (température: 11°5). La continuation la plus évidente est la galerie du Laminoir (285m) explorée par les Cigalois le 10-7-1943. Elle est doublée inférieurement par un laminoir aquatique auquel la relient de nombreux puits. Aprés 105m on accède à un laminoir EW formant un petit labyrinthe de passages étroits, terminé de part et d'autre par des puits (W: 5m et E: 10m). Au fond du puits E (-38) une galerie se dirige vers la surface (vers le boulidou de la Roquette signalé plus bas) et se termine par une trémie.

De la salle carrefour, on reprend au NNE une galerie d'allure modeste qui est en fait la continuation: "la galerie du Grand Lac" (370m). Elle aboutit à 833m de l'entrée (-15) sur la margelle assez spectaculaire une salle puits haute de 30m où on accède par un ressaut de 13m à une nappe siphonante (passage visible vers le N).

La galerie Morizot est un affluent N de la galerie du Grand Lac. Elle s'amorce à 551m de l'entrée, aprés la première laisse de cette galerie, 48m aprés le carrefour. Elle oscille autour de la cote -19. Le parcours assez accidenté, direction NNE permet d'accéder aprés 132m à une nappe presque siphonante longue de 6m où souffle un violent courant d'air. Au delà, on parcourt 27m N&/8 NE jusqu'à laz haute cheminée signalée par du Cailar et d'où provient le courant d'air. On observe des débris végétaux et des animaux trogloxènes (moustiques) indiquant une relation avec l'extérieur. Pourtant la cheminée démarre à 135m d'altitude soit environ 60m en dessous de la surface du sol... En recherchant en surface à l'aplomb de celle-ci nous avons exploré les avens du Virage Corrigé mentionnés plus bas.

La topographie a été refaite sur 1592m, montrant que le plan précédent (J. du Cailar) était correct sur le plan spéléométrique mais présentait des erreurs d'orientation. Le développement total (avant les explorations de nos collègues d'Alès) était voisin de 2500m (2178m topographiés en reprenant les mesures de J. du Cailar pour l'amont que nous n'avions pas encore totalement retopographié. Ces mesures permettent de resituer les différents segments (voir notre carte d'ensemble): il semble donc que:

- la Paulerie n'est pas directement un "aval" des Cambous comme les documents de du Cailar pouvaient le laisser supposer. La plongée de la Paulerie n'a pas permis d'effectuer de jonction.

- les évents 1 et 2 de la Roquette sont un "regard" sur la nappe du Vidourle, plus bas située que l'aval des Cambous qui ne s'ennoie qu'en hiver.

B. Les cavités annexes.

Boulidou de la Roquette (Conqueyrac 725,03-185,65-140m) A 100m NNW de l'exsurgence N°1 du même nom, dans un thalweg, 5m E d'une murette. 5m au dessus du lit du Vidourle. Le courant d'air à 16°C qui en sortait le 16-9-85 (température extérieure 26°C) suggère une relation avec la galerie du laminoir des Cambous, qui se termine à 200m de là. Mais le déblaiement ne donne accés qu'à une fissure impraticable sans continuation évidente. Par contre, lorsque les Cambous sont occupés par un torrent actif, en hiver, et que leur bouche ne "souffle" plus, un courant d'air aspirant s'établit dans ce boulidou, entre celui-ci et les entrées amont surélevées encore non retrouvées de la galerie Morizot: ceci témoigne du fait que l'extrême-aval des Cambous est exondé même lorsque le début (étroit) de l'aval siphone.

 

REFERENCES


(1) (Spelunca 1991, 43,p. 7)

(1) Du Cailar J, Couderc J, Bonnet A. Le bassin supérieur du Vidourle (Région de Saint Hippolyte du Fort). Ann Spéléo 1951, VI, fasc.4 pp 121-159.

(3) Mazauric F. Recherches spéléologiques dans le département du Gard (1904-1909). Spelunca 1910, 60, pp 3-54.

(4) Martel E.A. L'aven Armand, les grottes de Ganges, les gouffres de Sauve. Mém Soc Spéléologie 1899, III, N°20, 3-34.

(5) De Joly R. Explorations souterraines de 1939 à 1940. Spelunca 1939-43, X, pp 133-138.

(6) Couderc J. Rapport du groupe de Saint Hippolyte du Fort. Explorations dans le Gard. Spelunca 1939-43, X, pp 84-88.

(7) Du Cailar J, Couderc J. Explorations dans le Gard du groupe Cévenol de Spéléologie. Saint Hippolyte du Fort (Gard). Ann Spéléo 1946, 1, 57-74.

(8) De Joly R. Ma vie aventureuse d'explorateur d'abîmes. (1967).

(9) Du Cailar J, Couderc J. Recherches spéléologiques dans le Languedoc Méditerranéen. Explorations dans le Gard du groupe Cévenol de Spéléologie (Saint Hippolyte du Fort) et de la section du Languedoc Méditerranéen du C.A.F. (Montpellier). Ann Spéléo 1947, 2, 205-222.

(10) De Joly R. Compte rendu sommaire des explorations de 1938. Spelunca 1938, 8, 19-34.

(11) De Joly R. Compte rendu sommaire des explorations faites par divers groupes du spéléo-club en 1934. Spelunca 1934, 5, 163-192.

(12) De Joly R. Compte rendu sommaire des explorations faites par divers groupes de la Sté spéléologique de France en 1936. Spelunca 1936, 7, 130-157.

(13) De Joly R. Compte rendu sommaire des explorations faites par divers groupes de la Sté spéléologique de France en 1937. Spelunca 1937, 8, 26-47.

(14) Paloc H.

(15) Clan du Cormoran. Nouvelles de Groupes. Spelunca 1961, N°1 p 41..

(16) Anonymus. QUELQUES EXPLORATIONS NOUVELLES DANS LE BASSIN SUPERIEUR DU VIDOURLE (REGION DE SAINT HIPPOLYTE DU FORT) Bull GERSAM N°9.