Grotte Véronique
Géologie et hydrologie
La cavité se développe entièrement dans la dolomie du Bathonien. Elle est creusée selon deux axes à peu près également représentés : un axe S 180 correspondant à la compression pyrénéenne ; un axe SE 135 relatif à la distension oligocène.
Les formes de corrosion rencontrées sont caractéristiques dun creusement en régime noyé. Localement, des cannelures et autres surcreusements témoignent dune ablation vadose postérieure.
La présence de courant dair dans lensemble des ramifications terminales indique lexistence de nombreuses liaisons avec des orifices supérieurs situés dans la plaine fermée de la Conque voire plus à lest dans le secteur de Montlous.
Le plateau du Frouzet qui surmonte la caverne à 200 m daltitude est un replat lié à lévolution des gorges de lHérault, comme le méandre de Valboissière quelques kilomètres en amont. Selon B. Gèze et E. Coulet, ces replats seraient danciens lits du fleuve et sont datés traditionnellement sans preuve décisive du Villafranchien ou du Günz. Selon les conceptions plus récentes de lécole de P. Ambert, on pourrait considérer ce plateau comme un fond de poljé, ultérieurement suspendu par le creusement des gorges de lHérault. Des galeries anciennes remaniées, accessibles par tronçon, serpentent sous sa surface. Dans la zone de Montlous, à la faveur de pertes liées à lenfouissement dun torrent temporaire au contact entre le Callovo-Oxfordien glauconieux et le Bathonien, elles ont formé tout un complexe de cavités dont laven n° 2 de Montlous est une des plus représentatives et des plus intéressantes quant à une liaison avec la grotte.
Nous avons donné dans le bulletin précédent du GERSAM (1991) une monographie détaillée de la grotte Véronique. Depuis cette date, nous avons eu l'occasion de reprendre l'exploration de la galerie des Perles dont nous avons complété la topographie. En effet, en Septembre 1993, nous avons enfin exploré le puits qui s'ouvre au milieu de la galerie des Perles et qui nous intriguait depuis longtemps. Ce puits s'est avéré être profond de 10m, coupé d'un relais. Cylindrique et corrodé, il se rétrécit en diaclase, et aboutit au plafond d'un étroit méandre. Ce méandre, long de 35m, serpente en chicane, relativement exigu, et vient se raccorder au parcours déjà connu dont il constitue un étage inférieur. Au total notre topographie GERSAM réalisée depuis 1977 dans Véronique comprend 2115m en projection horizontale, 588,4m de développement vertical et 2703,4m de développement total. Il faut y rajouter environ 70m de conduits connus mais non levés. Tout celà, rappelons le, avant l'étroiture de l'Accouchement. Nos collègues du MASC, profitant de lassèchement des voûtes mouillantes de Véronique qui se produisit à l'occasion de la vidange du barrage de Bertrand durant lété 1998, ont repris après désobstruction des étroitures de la Coulée et de lAccouchement l'exploration des galeries légendaires que défendait cette dernière. Ils y ont ainsi topographié 453 mètres correspondant aux galeries du Gour du Courant d'Air et des Fakirs explorées le 30 mai 1965 et le 24 janvier 1968 par le duo Roux-Colomer. Le pertuis terminal au niveau duquel la caverne avait été cataloguée "humainement terminée" a ainsi pu être prolongé de 10m par nos collègues. A cette occasion, un diverticule inédit (galerie du Loir) long de 159m est découvert et nos amis topographient un total de 612m après la ci-devant étroiture de l'Accouchement... Sur l'invitation de nos amis du MASC nous avons repris l'ensemble de nos données pour rédiger un article de synthèse sur Véronique co-signé par nos deux clubs. Cet article devra paraitre dans le Bulletin du CDS 34 pour l'année 2000. Nous ne reprendrons pas ici Dans cet article nous tentons de donner une valeur chiffrée précise pour le développement de Véronique, ce qui est un peu délicat puisque nous utilisions dans nos travaux des développements en projection horizontale et verticale assortis du "principe de continuité" alors que le MASC donnait des développemens axiaux. Après recoupement des données nous arrivons aux chiffres suivants: a) développement total topographié en projection horizontale = 2650m b) développement total topographié dans l'axe des galeries = 2828m c) développement total (horizontal + vertical) = 3450m. A ces chiffres se rajoutent 120m (en projection horizontale) de conduits estimés et non topographiés (soit: Galerie des Perles h= 10 v= 20 h+v= 30; de S3 à la Méduse h= 10; h+v= 10; Réseau latéral de la vire h= 20, h+V=20; Galerie du Plan de Faille h= 30; h+V= 30; Galerie du Loir (MASC) estimés 50. En tenant compte de ces données le développement total (topo+estimé) de Véronique est donc, selon les différents modes de calcul: 2770m en projection horizontale; 3590m en développement total (h+v) et 2948 m en développement dans l'axe des conduits.
Lestimation du développement de la grotte a été compliquée par lemploi dun mode de calcul différent suivant les auteurs.
Le GERSAM distingue le développement en projection horizontale de celui en projection verticale. Les valeurs annoncées jusquà ce jour additionnent les deux projections : deux mille sept cent quatre-vingt treize mètres se décomposant en 2115 m en projection horizontale ; 588 m en projection verticale plus 90 m estimés.
Le MASC comptabilise le cheminement axial des conduits sensu stricto (non prise en compte des visées de raccordement et des largeurs de galerie) :
Le développement topographié passe à 2217m + 611 m = 2828 m
Le développement total de la grotte Véronique sétablit à deux mille neuf cent soixante-huit mètres.
La poursuite des travaux reste assujettie au niveau deau de la dernière voûte mouillante restante. Il faut soit attendre les périodes détiage extrême de lHérault ou de vidange du barrage de Bertrand avec tous les aléas associés (voir secours de 1998) soit éliminer lobstacle.
Cest la seconde solution que le MASC aurait choisie. Solution considérée par les anciens « Rouxistes » comme franchement iconoclaste, voire sacrilège ; ces obstacles étant mythiques et faisant partie intégrante de la légende.
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