PRÉSENTATION HISTORIQUE


Le Causse de Viols le Fort - Cazevieille est une des régions spéléologiques les plus classiques des garrigues montpelliéraines. Ses cavernes semblent avoir été habitées dès l'Aurignacien (grotte du Rendez-vous de Chasse), et ont en tout cas été très intensément occupées à partir du nolithique final (civilisations de Ferrières et de Fontbouïsse). Les préhistoriques, ici comme ailleurs, ne craignaient pas d'affronter des verticales d'une quinzaine de mètres (aven des Nymphes) nécessitant à coup sûr un équipement adapté.


La spéléologie moderne débute ici en 1893 avec l'anglais E. Twight qui explore, en plusieurs séances, la résurgence du Lirou dont il publie un plan très précis : fait assez rare pour l'époque (6,8).


Entre 1900 et 1907, un pionnier tout à fait remarquable, émule méconnu de Martel, s'attaque aux avens du plateau. C'est Maurice Gennevaux (10). Géologue et préhistorien, il ne craindra pas d'affronter des puits impressionnants pour l'époque, comme celui de l'aven de la Baraque où il se fit descendre jusqu'à -70 au bout d'une corde de chanvre, évaluant à 120 m la profondeur de l'aven, ce qui fut confirmé par la suite. Son compte rendu, dans un style très scientifique apparemment dépourvu d'émotivité, laisse quand-même deviner un certain enthousiasme de chercheur, lorsqu'il reconnaît que le puits de l'aven de la Baraque est « réellement imposant ».


Dans les années 30, R. de Joly et B. Gèze poursuivant ces travaux, captivés par l'énigme souterraine du Lirou. Les explorations que Gennevaux n'avait pu achever à cause de l'insuffisance de son matériel seront complétées (aven Vidal, aven des Nymphes, aven de la Baraque).


C'est encore dans la lignée du valeureux pionnier local que se situera le groupe Gennevaux, qui deviendra au lendemain de la seconde guerre mondiale le Spéléo-club de Montpellier, ou SCM. Ce groupe fera, jusqu'en 1950, de ce causse un de ses terrains d'élection. En 1944, découvrant un bel aven-grotte à deux entrées, il le baptisera grotte Gennevaux. Les travaux de Gennevaux, de de Joly, de Gèze, et du SCM (Maurice Laurès) ont tous été publiés en détail et constituent un corpus d'informations fondamental pour ce massif.


Depuis lors, le causse de Viols-le-Fort a connu une fréquentation spéléologique extraordinaire. Le groupe spéléologique Gangeois, le SCAL, le CLPA, le GERSAM y ont prospecté avec acharnement, découvrant de nombreuses cavités d'importances diverses. Bien sûr, le SCM, fort de son ancienneté, n'est pas resté inactif, et ses récentes explorations dans le plus important système du Causse (aven de la Baraque, Lirou et grand Boulidou des Matelles) le montrent éloquemment.


Un des principaux spécialistes du massif, bien qu'ayant peu publié, est René Roux, qui, depuis 1960, dans le cadre du SCM, puis du GERSAM, puis à titre individuel, a sillonné ce causse en tous sens, découvrant de nombreuses cavités qui ont été décrites au fichier du BRGM.

 

Notons aussi qu'à Viols le Fort, un noyau de spéléologues actifs (Francis Milési, Michel Dupin, etc... a réalisé un travail de prospection remarquable et quelques belles découvertes, dans le cadre du GERSAM.


En 1983, il fallait faire le point sur l'inventaire spéléologique de ce causse, car les données de plus en plus éparses sur les explorations réalisées devenaient de plus en plus difficiles à rassembler.

 

Nous présentons donc ici une compilation de la littérature la plus complète possible, enrichie de nom breuses données personnelles, puisque notre équipe a finalement beaucoup travaillé sur ce causse. Deux spéléologues nous ont fourni une aide précieuse en nous communiquant leurs pointages et quelques cavités inédites : il s'agit de J.P. Liautaud (SCAL) et de René Roux, auxquels va toute notre gratitude. Michel Dupin, Alain Martinez, Gilbert et Michel Gasc, Jean Chéry et François Civeyrel, du GERSAM, nous ont indiqué des dizaines de cavités. Dans cet ensemble foisonnant, nous avons tenté de donner des renseignements précis, notamment sur le plan du pointage. Les coordonnées qui nous paraissent exactes sont suivies d'un astérisque (*) : nous les avons vérifiées nous-mêmes, ou empruntées à R. Roux, J.P. Liautaud ou H. Paloc.

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