LA LIAISON PAULERIE
SITUATION.
La grotte de la Paulerie
(Conqueyrac, Gard 725.65-185.45-140m)
Elle est située à 15m du lit du Vidourle en rive gauche et 7m en contre haut. Portée sur la carte IGN.
DESCRIPTION.
Le système possède actuellement 3 entrées. Notre description débute avec l'entrée intermédiaire, la plus anciennement connue. Entrée 1,6 x 0,8 balayée par un bon courant d'air. Selon J. du Cailar (7) cette entrée cracherait de l'eau lors des crues exceptionnelles. Les 270 premiers mètres sont constitués par une galerie souvent basse (large de 0,6 à 3m et haute de 0,6 à 6m) se dirigeant vers le NW. On se trouve alors dans une salle rectangulaire 20x4 au plafond de laquelle une cheminée aboutit aprés 18m à l'entrée supérieure (petit aven de lapiaz peu visible en surface de l'autre côté de la voie ferrée).
La galerie se poursuit, présentant des traces d'eau qui témoignent d'un envahissement temporaire de ces parties lors des crues. Les dimensions sont analogues. A 740m on atteint l'étroiture qui avait arrêté Mazauric et de Joly et que l'équipe de du Cailar avait désobstruée en Février 1946. En hiver,la première chicane est emplie d'eau et l'immersion presque complète est nécessaire. Aprés deux petites salles séparées par d'autres étroitures, on débouche dans une vaste galerie 4x4 qui présente à 804m le "Gour vert".
Le pendage est ici de 60° SW. Nous sommes à un carrefour.
Vers le NW la galerie d'allure active se poursuit sur 160m pour buter sur un siphon. L'eau est à 13°C. Ce siphon à 966m de l'entrée a été plongé par Guilhem Maistre (GERSAM). Il est rapidement impénétrable aprés un puits noyé de 11m (trémie terreuse sans passage visible). Revenant au Gour Vert on trouve une galerie inférieure basse encombrée de gours qui s'enfonce sous la galerie d'accés et butait aprés 36m sur un trou souffleur (aspirant en été) dont la désobstruction par notre équipe permet de rejoindre le lac terminal situé à 618m de l'entrée de la résurgence de la Paulerie. Cette résurgence est un vaste conduit boueux de 880m de développement qui vient résurger par un entonnoir de blocs 4x3.
Suite aux travaux du GERSAM depuis 1971 le développement topographié est de 2119m (1758m en longueur plane), plus 50m non topographiés. Notre plan se superpose assez bien à celui de du Cailar et Couderc pour la partie qu'ils avaient exploré en 1947. Par contre Mazauric s'était fortement trompé sur le plan de l'orientation et faisait passer la grotte sous le Vidourle, alors qu'elle est simplement parallèle à un de ses méandres. Au cours de l'été 1985 nous avons réalisé une curieuse observation météorologique. Alors que J. du Cailar notait en Février 1947 des températures assez chaudes (14°C à 220m de l'entrée et 16°C à 300m) nous avons mesuré en différents points de la grotte des températures plus froides (extérieur: 20°C à 9h du matin) le 24 Août 1985. Dans le premier tronçon de la galerie supérieure on trouvait 10°C, 12°5, 10°5, 11°. Au pied du débouché de la cheminée rejoignant la surface on trouve 15°C et 17°C. Dans l'étage inférieur (résurgence) on mesure 11°C et 12°C. Le même jour à titre de comparaison on trouvait 12°C dans la grotte de la Roquette au premier tiers de la grande galerie. Si ces températures sont plus conformes aux normes locales, pourquoi nos prédécesseurs ont-ils observé des valeurs anermalement chaudes? Un réseau soufflant créant une ventilation à 11° s'exonde-t-il en été pour refroidir la grotte, qui ne serait en hiver qu'un tube à vent balayé par l'air circulant entre les entrées supérieures (aven et grotte)? Il y a là un point à résoudre. R. de Joly (10) mesurait lui aussi 16°8 à 740m de l'entrée (et 14°5 pour l'eau d'une flaque).
La Paulerie ne nous a pas donné accés au Vidourle souterrain. Quelle est sa place dans ce réseau? Suivez le guide: la cyber-chauve souris qui vous guidera dans les mystères ennoyés de la plaine de Conqueyrac.