2. Niveaux de galeries intermédiaires.
2.1. Niveaux actifs de bas de vallée.
Les galeries les plus longues sont bien sûr rencontrées au niveau des exsurgences (Boulidou de Cazilhac, Garrel).
Traditionnellement, on les rattache au quaternaire récent, mais l'idée que certains conduits noyés réutilisent des galeries mises en place lors de la régression messinienne (-6 MA) semble de plus en plus accréditée.
Il en manque encore une confirmation directe mais cette hypothèse serait très séduisante pour expliquer ces étranges systèmes vauclusiens si nombreux dans cette région.
Certains conduits du Garrel ou des Coudouillères pourraient ainsi être rattachés à ces phases miocènes, malgré leur altitude basse. Le système tronqué des évents amont et aval de Rodel, est mieux connu à la suite des observations de Caumont.
Il pourrait lui aussi être un ancien drainage profond de ce type, recoupé par le creusement de la Vis, et ayant drainé une paléo-Vis miocène vers la région de Brissac. Rien, si ce n'est l'inadaptation de ces réseaux au contexte actuel, ne permet d'être affirmatif à ce propos. Nous ne nous attarderons pas davantage sur ces niveaux, sinon pour indiquer que nous retrouvons, comme ailleurs dans les garrigues, la supériorité écrasante des réseaux actifs sur les réseaux fossiles au plan du développement horizontal. Sur 186 conduits horizontaux étudiés sur la Séranne, 24 sont situés en dessous de 250m d'altitude. Ils dépassent les 50m dans 50% des cas, soit 1,7 fois plus souvent que les conduits plus hauts situés (p=0.048) et dépassent les 100m dans 41,7% des cas contre 14,2% des conduits plus élevés (soit 3,9 fois plus souvent p=0.0044).
Ceci est désormais bien établi.
Un réseau actif de bas de vallée peut rester pénétrable tandis qu'un réseau fossile est vite obturé par le remplissage. Les grottes de versant, bien que témoignant d'authentiques conduits de rivières souterraines, sont rapidement obstruées par un abondant remplissage et n'excèdent jamais quelques décamètres de longueur.