LA LIAISON PAULERIE
I. PRESENTATION DU CONTEXTE: LE COMPLEXE CAMBOUS-PAULERIE
Le Vidourle, petit fleuve côtier, naît des Cévennes cristallines et se jette dans le golfe du Lion entre la grande Motte et le Grau du Roi. A l'époque où la côte était sauvage, le lieu s'appelait "les Abîmes". Mais pour les spéléologues les abîmes qui rendent fascinant le Vidourle sont une trentaine de kilomètres en amont, au pied des Cévennes.
A son entrée dans les calcaires jurassiques supérieurs à St Hippolyte du Fort, en effet, le Vidourle disparaît dans le sous-sol et y circule jusqu'à la ville de Sauve, où il résurge. "Capable d'atteindre en temps d'inondation un formidable volume et de causer des désastres inouïs, il disparaît complètement pendant la plus grande partie de l'année dans les profondeurs de la masse calcaire, sur une longueur de plus de 6 kilomètres." (F. Mazauric, 3). Martel, au cours de sa 10e campagne (1897) avait exploré le segment aval du système: les gouffres de Sauve. Un système d'avens jalonnant le cours souterrain du fleuve dans sa partie finale (4).
Des plongées (aux résultats inédits) réalisées par les marseillais et auxquelles des membres de notre groupe ont souvent participé, ont précisé quelques données de ce secteur en confirmant la pensée du fondateur de la spéléologie.
"Mais il restait en amont un immense espace à travers lequel il était impossible de déterminer la direction du cours d'eau" notait Mazauric en 1910. Cet auteur explora donc les grottes de la Roquette et de la Paulerie (3) qu'il interprèta comme deux dérivations du Vidourle et dont il donna un plan.(Cliquer sur l'image ci-dessous).
Il fallut attendre R. de Joly pour explorer d'autres tronçons du système.
Le groupe de Saint Hippolyte du Fort de la SSF, qui avait réalisé des sorties avec de Joly (notamment le 7-8-42, jour de l'exploration des cavités de Puègmau - qu'on écrit usuellement Piedmont), prospecta intensément entre 1940 et 1950 ce secteur. Ce groupe, dirigé par J. Couderc et J. du Cailar, constituera un des noyaux du futur SCAL. R. de Joly leur rend hommage en 1943 (5): "les membres de notre groupe de Saint Hippolyte du Fort se sont montrés trés actifs. Ils ont découvert un passage vers l'aval dans l'évent de Cambous et ont pu poursuivre sur plusieurs centaines de mètres. Dans l'aven de Banelle ils ont pu accéder à une galerie supérieure qui doit correspondre avec le "goule-évent" de la Blode en rive gauche du Vidourle non loin de là. Un rapport sur ces cavités sera publié plus tard". En effet, sur les conseils de R. de Joly (6) ils désobstruent l'aval des Cambous aprés découverte par Alméras et Cabanne d'un passage. Ils progressent d'un kilomètre en 1942. "Nous n'avons pas voulu poursuivre cette exploration, écrit Couderc (6), pour permettre à nos camarades, absents involontaires, de poursuivre, avec nous, cette passionnante découverte". En 1947 (9) ces explorateurs donnent une seconde mise au point sur le système et décrivent leurs découvertes à la Roquette et à la Paulerie, quelques cavités annexes, et une nouvelle proposition de trajet souterrain du Vidourle.
En 1951 (1) ils publient la synthèse de ces travaux, qui reste le document de base sur le secteur du Bassin Supérieur Vidourle (partie où ce fleuve présente un cours souterrain) après un demi siècle ...
Ces pages présentent un tronçon médian du Vidourle souterrain où le GERSAM a travaillé entre 1968 et 1987: la Paulerie.
II. HISTORIQUE DES EXPLORATIONS
V. PLACE DU SYSTEME DE LA PAULERIE DANS L'ENSEMBLE DES CAVITES DU VIDOURLE SOUTERRAIN